lundi 13 février 2012

Papier, eau, pinceau, comment les réconcilier?

Nous n'avons pas encore parlé du support sur lequel peindre.
Les différents papiers ne permettront pas les mêmes résultats, et comme un petit exemple vaudra mieux qu'un long discours, voici ce que donnent les mêmes gestes appliqués sur du papier toilette, que l'eau imbibe très rapidement, du papier "machine" pour imprimante, qui est souvent le premier que l'on a sous la main, et du papier spécial pour l'aquarelle. J'ai utilisé ici une encre de couleur violette.
Papier toilette, papier pour imprimante, papier pour aquarelle


On obtient rapidement une véritable bouillie avec le papier toilette. Ce qui est logique, étant donné qu'il n'est pas fait pour ça ! On peut tout de même se servir de papiers différents mais en ayant conscience de leurs propriétés.

peinture sur essuie-tout


Avec le papier machine, si l'on utilise peu d'eau, le résultat peut être correct. Cependant, le papier gondolera presqu'à coup sûr, et des "défauts" peuvent apparaître là où il y a trop d'eau (sur notre test violet, on peut ainsi observer des petits points qui donnent l'impression que la demoiselle a de l'acné). Cela catastrophe souvent les élèves mais c'est normal, ce n'est pas de leur faute et ce n'est pas grave.

Trois exemples de travaux réalisés sur du papier pour imprimante

Le papier spécial permet bien plus de choses, ici c'est un papier spécial pour aquarelle mais un bon papier à fort grammage et à grains permet déjà de bons résultats. Le mieux est de tester avant les propriétés du papier que l'on s'apprête à utiliser avec les couleurs que l'on veut employer.
Un simple papier à dessin assez épais permet déjà une grande liberté.



J'ajoute que le papier glacé est quasiment impossible à utiliser, l'eau glisse dessus.
les mêmes gestes sur du papier glacé


Pour tous ces tests, j'ai utilisé en quelque sorte un "lavis", à savoir une seule encre plus ou moins diluée avec de l'eau selon que l'on veut un résultat foncé ou clair.

Il est impossible de gommer la peinture avec une gomme, de tout enlever comme on peut le faire avec le crayon lorsqu'on n'a pas trop appuyé... Cependant, on peut toujours revenir sur ce que l'on a peint, soit en peignant par dessus, en couleur ou avec de la peinture blanche, soit en rajoutant de l'eau sur la peinture, qui se diluera alors. Il est possible de tamponner la peinture "réhumidifiée" ainsi, à l'aide d'un papier absorbant avant qu'elle ne sèche et d'éclaircir la zone. Voilà qui pourra rassurer un peu ceux qui n'osent se lancer!

Ici, un exemple d'image réalisée à partir d'un fond uniforme à l'encre verte, atténué ensuite dans certaines zones à l'aide d'essuie-tout et d'eau (le tout avec du très bon matériel, c'est un exemple qui date et qui n'est évidemment pas destiné à être utilisé en classe, mais simplement à vous montrer qu'il est possible d'obtenir des résultats très précis avec cette façon de "gommer" la peinture)
Encre verte et eau



On peut aussi "réserver" un espace qu'on veut laisser vierge sur la feuille. Pour ne pas risquer de mettre de la peinture dessus, on peut utiliser la  "gomme à dessiner" ou "liquide à masquer" ("drawing gum") C'est une substance épaisse et colorée que l'on peut appliquer avec un pinceau ou un coton tige sur le papier. On peut ensuite peindre toute la feuille et une fois la peinture sèche, la pellicule caoutchouteuse s'enlève avec le doigt. Le papier dessous est resté blanc.

On peut également (nous l'avons déjà évoqué) utiliser de la cire (de bougie par exemple) ou des craies grasses qui protégeront le papier de la peinture et être de la couleur que l'on souhaite, ou blanches (mais ne s'enlèvent pas comme le liquide à masquer).

1 commentaire:

  1. Merci Phi ! Tu ne voudrais pas faire CPC Arts Visuels, s'il te plaît ? Tout est clair, pratique, instructif. Bravo sincèrement !

    DC/Catherine

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