mardi 10 novembre 2015

Colorier ou ne pas colorier ? (Catherine Huby)

"Le mieux, à l'école j'entends, ce serait de ne pas faire de coloriages en TPS et en PS... 

Car ce qui m'ennuie avec ce coloriage démarré trop tôt (je parle de l'école, la maison, c'est pour jouer, pas pour apprendre), c'est que ça ait le même effet que la lecture commencée trop tôt et mal."

Vous pouvez lire la démonstration de cette thèse sur le blog Bienvenue chez les p'tits.

jeudi 9 juillet 2015

Gérard, Croquis simplifiés pour le tableau noir

Cliquez sur l'image de couverture pour accéder à l'ouvrage sur le blog Manuels anciens.


dimanche 12 avril 2015

Le dessin dans les manuels de leçons de choses



Un sort doit être fait à la négligence de la place du dessin dans les manuels anciens. Ceux-ci passent inaperçus dans l’analyse de S. Bonnery. Pourtant, ce type d’exercice est presque systématiquement proposé à la fin des leçons. Il s’agit de dessiner à partir d’une observation, de compléter un dessin ou tout simplement de le recopier.

Or, on le sait, le dessin est une « chose de l’esprit ». Pour dessiner un objet, il faut l’avoir analysé, pour pouvoir ensuite en faire la synthèse graphique. Les manuels alternent des dessins d’observation, reproduisant l’aspect extérieur de l’objet, et des dessins schématiques, qui suivent les conventions et les codes du schéma scientifique. Peu importe : le dessin est constructiviste par essence, puisqu’il oblige à penser ce qui définit l’objet en question. Il permet de faire un pas sur le chemin qui mène à l’abstraction.

Dans le cas du hanneton, le sectionnement caractéristique des insectes est bien mieux compris s’il fait partie du cahier des charges de sa représentation graphique qu’après une simple explication ou même une suite d'activités destinées à faire découvrir la notion. On pense ici au remarquable Cahier d'observation CM de Payan-Mercier-Laronze, qui centre toute la leçon sur la pratique du dessin. Dans la leçon sur le hanneton (p. 36), il faut « terminer le dessin du hanneton », puis « colorier la tête en brun, le thorax en brun foncé, l'abdomen en jaune ».

Ainsi, à la différence des manuels actuels, la construction des notions est indissociable de leur manifestation concrète, et, on l’a vu, n’aboutit pas systématiquement à la dénomination du concept. Cette construction est souvent postérieure à l’énoncé de la leçon : l’élève a rarement à découvrir une notion par lui-même, ce qui lui garantit une forme de sécurité intellectuelle. Cependant, ce n’est pas parce que cette construction suit l’énonciation qu’elle n’existe pas.

La « découverte » n’est pas forcément neutralisée par la leçon, et peut avoir lieu à n’importe quel moment du cours : lors d’un questionnement, de la lecture de la leçon, d’un exercice à trou, du dessin, ou de l’observation d’une illustration ou d’une photographie. L’idéal est même que cette découverte s’échelonne tout au long du parcours, et soit répétée grâce à des voies d’apprentissage diverses : narrative pendant la leçon, visuelle pendant l’observation, kinesthésique et visuelle pendant le dessin.