Pour mieux comprendre comment les couleurs se mélangent, voici, un cercle chromatique assez simple:
(il s'agit ici de synthèse soustractive, celle dont on se sert pour les arts plastiques)
Nous avons donc
3 couleurs primaires (au centre): le cyan, le magenta et le jaune fondamental.
3 couleurs secondaires, sont obtenues en mélangeant 2 couleurs primaires en proportions égales: le bleu, le vert et le rouge (et oui, le rouge est issu du mélange entre le jaune et le magenta, et le bleu est le mélange entre le cyan et le magenta, ce ne sont pas des couleurs primaires! )
6 couleurs tertiaires sont issues du mélange à parts égales d'une secondaire et de l'une des deux couleurs de base qui la composent. On obtient ainsi l'orange, le carmin, le pourpre, le bleu outremer, le vert émeraude, et le vert clair.
Ajoutons qu'on parle aussi de valeur de la couleur: plus elle est élevée, plus la couleur est "vive", plus elle est faible, plus la couleur est diluée. Avec des outils comme le crayon ou les craies de couleur, on change la valeur des couleurs en appuyant plus ou moins sur le papier.
Les couleurs opposées sur le cercle (magenta et vert par exemple) sont appelées des couleurs "complémentaires". Le contraste entre elles est très violent.
Les élèves expérimentent très tôt ce type de mélanges en peinture, mais il n'est jamais inutile de le rappeler car c'est le genre de choses qui s'oublie très vite si on ne s'en sert pas souvent. En outre, lorsque les élèves mélangent de la peinture jaune avec de la peinture bleue et s'aperçoivent que "ça fait du vert" ils pensent souvent confusément qu'il s'agit d'une sorte de réaction chimique entre les pigments qui se transforment pour donner quelque chose d'autre.
Il est possible avec les plus grands de mettre en évidence le fait qu'ils n'ont besoin que des trois couleurs primaires pour produire les autres...
On peut ainsi distribuer à chacun un cercle chromatique vierge (après leur en avoir montré un complet et ré expliqué ce que c'était) et leur faire compléter en se servant uniquement de 3 crayons de couleurs (un cyan, un magenta et un jaune)
C'est un défi qu'ils se sentent pour la plupart incapables de relever mais qui leur permet d'apprivoiser le mélange des couleurs et l'utilisation des crayons de couleur, et qu'ils sont très impressionnés d'avoir réussi (sans même sans rendre compte parfois). En effet, le mélange des couleurs avec des crayons est difficile à voir lorsqu'on a le nez collé sur sa feuille... Parfois l'élève qui a soigneusement appliqué la consigne a l'impression que ça ne marche pas jusqu'à ce qu'on éloigne la page (par exemple pour l'afficher au tableau) et qu'il se rende compte qu'il a bien obtenu du vert sans un seul trait de crayon vert!
Un défi possible ensuite: le petit chaperon rouge avec 3 crayons de couleurs seulement!
(j'avoue que les crayons de couleurs ne sont pas mon fort, bien des élèves sont plus doués que moi, mais je vous montre le principe tout de même)
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| le coloriage vierge |
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le petit chaperon est rouge et non pas magenta,
il faut donc mélanger du jaune et du magenta
pour obtenir la bonne teinte... |
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Notez que l'élève "Phi" ne maîtrise pas très bien son outil scripteur, normalement elle aurait du faire des traits de crayon plus légers, pour ne pas laisser de vilaines traces comme ici... La gomme ne fonctionne pas très bien sur les crayons de couleur, on peut donc limiter un peu la casse en estompant (avec une gomme, ou du buvard par exemple) mais pas totalement rattraper les dégats. Il faut donc prévoir plusieurs feuilles en cas de gros souci, et surtout prendre son temps!
le marron est obtenu à partir du mélange des trois couleurs primaires. L'effet est meilleur lorsqu'on regarde de loin, il faut donc souvent s'écarter de sa feuille pour observer son travail.
Rajout d'une ombre colorée, parce qu'on a retenu la leçon précédente sur la lumière.
C'est terminé! la carnation est rendue à l'aide de traits très légers, pour le décor, on peut changer l'orientation de ses traits, par exemple ici en faisant des petits coups de crayons verticaux pour l'herbe ou de petits gestes arrondis dans des sens différents pour rendre le feuillage de l'arbre.
On peut faire beaucoup mieux (par exemple ici le décor semble ne pas avoir d'ombre, c'est un peu embêtant...), et réaliser des images très différentes à partir du même coloriage, et ensuite comparer les différents travaux...
Des coloriages possibles:
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| D'après un autoportrait de Matisse |
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| Un coloriage magique sur les fractions d'après Van Gogh |
On n'est pas obligé d'employer toujours des moyens aussi réduits, bien entendu, ni même de chercher à obtenir des couleurs réalistes. D'ailleurs il est possible de montrer aux élèves des tableaux des Fauvistes par exemple. Cependant, chercher à savoir quelles sont les couleurs qu'on observe dans la réalité, en affinant de plus en plus son observation au fil des années peut être très intéressant pour développer l'attention, le vocabulaire disponible,...
J'ajoute aujourd'hui des images plus parlantes d'un élève bien meilleur que moi :
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| D'abord une couche de bleu, puis une couche de jaune, toujours dans l'axe de l'objet représenté (ici, de l'herbe) |
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| La colline verte prend forme ! |
